Culture et tourisme de mémoire

(Photo : Erich Engelbrecht (au centre) en 1944, affecté à la défense du grand viaduc ferroviaire sur la ligne de ravitaillement du front ouest, avec ses camarades de classe. Pendant une pause, les élèves étudient leurs manuels scolaires au soleil (ils sont chaussés de sabots de bois). 

L’Allier (aussi appelé Bourbonnais), département géocentré de la France, où se situe la propriété Fougis, a enregistre plusieurs millions de nuitées touristiques annuellement. Il présente entre autres les points d’intérêt suivants :

47 châteaux ouverts à la visite.
75 musées et expositions permanentes.
De pittoresques villages romains, médiévaux et de la Renaissance
La culture du thermalisme avec trois spas publics et sources chaudes classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, dont la célèbre ville de Vichy.

 

Et en effet, chaque année, ce que l’on appelle le « tourisme de mémoire » attire environ 12 millions de visiteurs en France vers des sites culturels et historiques.

Le lieu d’installation de l’exposition Engelbrecht, artiste Allemand né en 1928, n’est pas uniquement lié au règne de la puissante dynastie des Bourbons. Il coïncide aussi avec la frontière éphémère dessinée plus récemment entre la “France libre” et la “France occupée”, évoquant une vielle blessure qui a affecté les relations entre les populations de l’Allemagne et de la France, rappelant éventuellement à la conscience, un sens de responsabilité de la mémoire et même la question du pardon collectif.

Appréhender les expériences individuelles des soldats de la seconde guerre mondiale participe aussi au thème particulier du tourisme de mémoire. L’exposition des Fougis, c’est aussi le travail de mémoire original à cet égard, d’un enfant-soldat allemand.

Même si son créateur n’a pas dû combattre directement la France durant la guerre, l’œuvre d’art de Erich Engelbrecht conçue ensuite, et exposée à Thionne, trouve son origine en quelque sorte dans l’esprit traumatisée d’un adolescent allemand, dans une terrible guerre mondiale qu’il n’a pas voulu et qui le dépasse.

Les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale

Enrôlé dans l’armée allemande à 14 ans, Erich Engelbrecht est affecté pendant deux ans sous commandement nazi, à différents fronts intérieurs. Le 8 mai 1945, à la fin de la guerre, Erich Engelbrecht n’avait encore que 16 ans ; les traumatismes profonds causés par le spectacle des morts absurdes de ses jeunes camarades auxquelles il a assisté au cours de grands bombardement aériens, resurgiront régulièrement dans ses réflexions et seront à la base de sa démarche de création artistique.

Il y a matière à enseigner et transmettre un savoir original et tangible – susceptible de parler immédiatement aux jeunes écoliers comme aux visiteurs plus âgés issus de tous pays – sur la puissante expression artistique issue du traumatisme universel des guerres.

Les jeunes générations combattantes malgré elles, ont illustré déjà amplement ce sujet par leurs exercices intellectuels salutaires bien connus, mais toujours d’autres manières, et sans jamais en épuiser le sujet (S. Zweig, Dada, les surréalistes, P. Picasso, J. Beuys, M. Lupertz, etc … ).

Chr. Engelbrecht

 

Note: le département de l’Allier possède déjà un musée remarquable traitant du thème de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale : le musée de la Résistance de Montluçon.